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Reconstitution de La Violetta All’Inglese

La VIOLETTA ALL’INGLESE est un instrument de la famille de la Viole d’Amour. Elle se différencie de cette dernière par le nombre important de ses cordes sympathiques pouvant aller jusqu’à 20. Celle reconstituée ici n’en a «que» 12…

La VIOLETTA ALL’INGLESE fut jouée de la fin du 17ème et surtout au18ème siècle.VIVALDI en fut professeur lorsqu’il fut nommé à la PIETA de Venise en 1704.

Cet instrument n’existe plus qu’en de très rares exemplaires, conservés dans des musées auxquels je n’ai pu malheureusement avoir accès. Je me suis donc inspiré de Violes d’Amour du 18ème siècle, dont la forme correspondait avec les deux exemplaires de VIOLLETTA ALL’INGLESE connus.

Mes choix se portèrent sur les Violes d’Amour de KOLDITZ (1737) et de FÜSSEN (1727), la première étant conservée au musée de la musique de Paris; j’en profite d’ailleurs pour remercier le conservateur de m’avoir autorisé l’accès à ces instruments extraordinaires.

La construction

Il m’aura fallu pratiquement un an pour réaliser cet instrument, du plan au montage final des cordes…

La première étape dans la construction d’un instrument est le plan. Il se doit d’être le plus précis possible et a demandé, pour la VIOLETTA ALL’INGLESE un gros travail de recherche, fait en collaboration avec le musicien, Frédéric GONDOT, qui m’a commandé cet instrument et Philippe FOULON, créateur du LACHRIMAE CONSORT, ensemble dans lequel la VIOLETTA ALL’INGLESE a maintenant sa place.

la VIOLETTA ALL’INGLESE étant dans le registre des ténors de Viole et jouée «da braccio», elle ne devait être ni trop petite pour respecter une certaine longueur de cordes vibrantes, ni trop grande pour en faciliter le jeu sans obliger Frédéric à subir une opération chirurgicale pour se ralonger les bras…

Le choix du bois

Il me fallait un bois dur et élastique pour le fond et les éclisses qui devaient être très fins, autant pour le timbre recherché que pour le poids (vu la taille de l’instrument). Mon choix se porta naturellement sur l’érable. Le manche est également en érable mais un peu moins ondé, pour des raisons pratique, la tête étant sculptée.

Pour la table, un épicéa régulier, fin et d’une épaisseur conséquente (pour le galbe) fut choisi dans dans un bois destiné à un futur alto.

La touche et le cordier sont plaqués d’amourette, très utilisé en archeterie. C’est également dans ce bois (très sec, il est très résistant et ne se déforme pas) que j’ai tourné les 18 chevilles et les 12 boutons qui tiennent les cordes sympathiques. J’ajoute que ce bois est très facile et agréable à travailler , il sent la vanille et le chocolat chaud…

Les 5 sillets de la VIOLETTA ALL’INGLESE : trois pour les cordes sympathiques et un pour les cordes frottées sur la tête plus le sillet du bas, sont en os.

Le vernis à base de gomme laque et résines diluées dans l’alcool, est naturellement fabriqué dans mon atelier.

 

© François Nérot Luthier