ARPEGGIONE
L’ARPEGGIONE, également appelé Guitare d’Amour ou guitare violoncelle, fut créé en 1823 par le luthier Viennois STAUFFER et inspira SCHUBERT pour sa célèbre sonate pour Arpeggione et piano, qu’il composa en 1824.
Cet instrument a aujourd’hui pratiquement disparu (son jeu est extrêmement délicat et demande une très grande technicité, ceci expliquant peut-être cela) et la sonate est essentiellement jouée sur violoncelle ou alto. C’est pourtant un instrument dont la sonorité, extraordinairement riche, n’est pas sans rappeler celle des instruments d’Amour, d’où probablement son nom…
Celui dont je me suis inspiré est allemand, daté de 1851.
Comme tout instrument fait dans mon atelier, j’ai commencé par refaire des plans avec de nouvelles cotes, puis les moules et gabarits.
La table est en épicéa, à veines régulières. Le fond, éclisses et manche sont en érable ondé, la touche est plaquée d’ébène. Les chevilles sont également en ébène. Les sillets, haut et bas sont en os.
Le vernis est un vernis à alcool, de fabrication maison, posé au tampon.
l’Arpeggione fut un instrument assez délicat à reconstruire. Si la forme se rapproche de celle d’une guitare, la table et le fond sont bombés. La touche est très « ronde », ce qui n’a pas facilité la pose des frettes.
Étant un instrument à cordes frottées, les cordes en boyau et boyau filé ne doivent être ni trop basses afin de ne pas friser sur les frettes métalliques, ni trop hautes pour ne pas le rendre trop difficile à jouer, surtout dans les positions hautes (ce qui ne manque pas dans la sonate de Schubert…)
L‘Arpeggione se joue « da gamba », comme les violes de gambe.
Son accord est celui d’une guitare : Mi, La, Ré, Sol, Si, Mi.